Cette exposition, « un truc à regarder » comme il dit, Philippe Hollevout l'a baptisée La grande saison des pluies. C'est vrai qu'il pleut souvent des punitions depuis le mois de mars, des trucs à rester chez soi. Mais l'artiste, qui n'a pas exposé depuis un bail, s'est juste souvenu de son enfance passée en Côte d'Ivoire où quand il pleut, il pleut. Voilà. C'est un événement. « Ça fait un bien fou en tout cas, sourit Hollevout. Y'a six mois, Lasécu m'avait demandé de venir dans le cadre des vingt ans de la salle. On a dû décaler. Et me voilà. »
« J'adore ce que fait Magritte et j'aime aussi la Belgique »
Philippe Hollevout n'est pas que de passage. Il est, en effet, programmé jusqu'au 20 mars. «
La jauge est limitée à vingt-cinq personnes. » Jusque quand ? «
On verra bien ? » Alors, en attendant, il faut voir. Ceux qui le connaissent, il publie tous les jours un dessin sur son blog, ne seront pas surpris de ce qu'ils verront. Les autres, en revanche... Ce n'est pas à 62 ans – il les fêtera en février – qu'on va changer le gaillard. Quoique. «
Cette fois, je n'ai peint que des formats identiques. » Des rectangles de 50x60 cm. Qu'il assemble – comme le champagne – au gré de ses sujets, de ses envies et, sans doute, de l'humeur du temps. La pluie peut-être ?
Ici, une fresque, là, un duo ou un quatuor. «
C'est facile à transporter. » Que disent-ils ? D'aucuns y verront un zeste de surréalisme. D'autres une figuration narrative inspirée des choses qui l'entourent : un paquet de biscuits Petit Prince, un sac Carrefour, un ouvrage de Boris Vian, une chaise, etc. Des trucs qui le touchent. Intimement ou pas. Et puis, le regard se porte sur des visages connus. René Magritte. «
J'adore ce qu'il a fait. Et j'aime aussi la Belgique. » Mais on aperçoit aussi Picasso ou Tarzan. Et des toits ; ceux de Lille. «
J'habite rue de Solférino, au septième étage, j'ai une vue incroyable. »
Incroyable ? C'est le mot.
Frédérick Lecluyse – Photo: Pib | Publié le 30/01/2021 - VDN