En quinze ans de curiosité et d’exigence, il a fait de LaSécu l’un des fers de lance de la diffusion de la création contemporaine à Lille. Retour avec Patrick Poulain sur une drôle d’aventure fivoise, qui a déjoué tous les pronostics.
Il aurait pu être capitaine d’une galerie flottante. «
Je voulais faire un lieu de diffusion itinérant, sur une péniche, raconte Patrick Poulain.
Mais ma femme n’aime pas la flotte. » L’aquaphobie a parfois du bon. Elle vaut à Fives de figurer depuis 2001 sur les plans des férus d’art contemporain. Contre toute attente. «
Ça aurait pu durer deux ans », se souvient le fondateur et président de LaSécu. Ça fait quinze ans que ça dure. Quinze années célébrées en ce moment par une expo anniversaire rassemblant 78 artistes.
« Fives, c’était l’usine »
Au départ, ça semblait fou. Mais Patrick Poulain ne le savait pas, alors il l’a fait. «
En art, je viens de nulle part, avoue ce graphiste de métier.
Mais j’avais des amis artistes. » Et la situation de ces talentueux copains, au tournant du millénaire, le «
désespère ». Faute d’espaces de diffusion, une partie de la création contemporaine passe sous les radars. L’un de ses copains peintres, Fabrice Harlé, entrepose ses toiles dans un garage. «
Quand il voulait les montrer, il devait les sortir une par une, comme ça, mime Patrick Poulain.
Il fallait un lieu pour ces gens. »
Au départ, ça semblait fou. Mais Patrick Poulain ne le savait pas, alors il l’a fait.
Ce lieu, il décide de le créer. Deux adresses tiennent la corde : Fives ou le Vieux-Lille. Avec ses associés graphistes (car il va aménager son studio sous la salle), Patrick Poulain tranche pour Fives. «
Il y avait un côté militant », sourit le Lillois. Il connaît bien le quartier. Pendant son enfance, son père travaillait à FCB, comme dessinateur industriel. «
Pour moi, Fives, c’était l’usine », résume-t-il. Cela va devenir le site d’atterrissage d’un «
OVNI », posé dans les anciens bureaux de la CPAM.
« On nous a regardés bizarrement »
Un OVNI parce que LaSécu détonne : elle montre et vend des œuvres, comme une galerie, mais sur le mode associatif, sans but lucratif et avec des subventions. «
On a une liberté totale, il n’y a pas de contrainte économique, mais les galeries nous ont d’abord regardés bizarrement, reconnaît le président.
Alors qu’on est complémentaires : quand un artiste exposé ici est référencé par une galerie, c’est le signe qu’on a réussi. »
Depuis, le vilain petit canard a grandi et pris toute sa place dans le paysage lillois. On y trouve des ateliers d’artistes (au sous-sol) et depuis 2007 une artothèque, juste à côté. Ce service de prêt gratuit d’œuvres, fort de 1 000 références et 300 inscrits, c’est la «
grande fierté » du taulier. Sa contribution au partage le plus large possible de l’art. Ça vaut bien une vocation contrariée de batelier.
Expo « 15 ans, ça se fête! » jusqu’au 21 janvier.
LA VOIX DU NORD : Sébastien Bergès
Bonjour Patrick c'est carine des fkp...je voudrai te conseiller un jeune artiste de vdascq...Mathieu Boudeule..fbook.jaurai aime joindre des photos mais j'y arrive pas.il mériterait qu'on s'y attardé merci