C’est la rentrée à Lasécu, et pour cette première manifestation de l’année, la galerie accueille la talentueuse photographe Delphine Lermite lors d’une installation plutôt qu’une exposition, comme elle aime à le souligner.

Le lieu se découpe en trois parties bien distinctes : d’abord Roubaix, un travail sur ses friches, sur ses terrains d’errance, fait en collaboration avec l’école du paysage de Blois : quatre planches qui, mises bout à bout, nous dévoilent le plan de Roubaix. Et puis, un fil rouge représentant la côte d’Alexandrie, guide nos pas jusqu’aux images de cette merveilleuse ville d’Égypte qu’on croirait tableaux ou cartes postales. « L’idée est la construction par le regard qui cadre, agence et délimite. J’ai raconté Alexandrie comme on raconte un visage, trait pour trait avec le questionnement sur le « j’y étais » », confie Delphine Lermite. Et puis il y a les paysages qui se dilatent et d’autres qui se contractent, un peu fouillis ou impénétrables, des plages de Normandie dans une mise en scène idéalement conçues pour cet espace de Lasécu, où la photo n’a pas la même signification, ni le même impact suivant sa taille. Delphine raconte comment « Rendre compte du lieu et des habitants, déceler ce qu’aujourd’hui, on nomme urbanité et percevoir les mesures du paysage ». Elle raconte avec beaucoup de poésie «Les lieux et les êtres, les tensions et les ruptures, les voies et les sédiments ». Sans histoires et sans anecdotes.

Expo visible jusqu’au 31 octobre.

La Voix du nord