Sarah Van Melick développe un travail qui traite des notions d’identité et de métissage culturel. A travers des médiums comme la gravure et la photographie, l’écriture, la sculpture et l’installation l'artiste tisse des liens entre différentes strates : rencontres, langages, mémoires, impressions, matières. Elle essaie de faire naître des formes qui parlent de son assimilation de la culture maghrébine et musulmane.
Qu’en est-il du vivre ensemble dans une société traversée par la mondialisation ? Qu’en est-il des migrations, des diasporas et du traitement des archives ''mineures'' ? Quel rôle a l’artiste dans un processus de relecture de l’histoire et d’ouverture aux récits de l’autre et du colonisé ? A l’instar des artistes et des chercheurs travaillant sur les sociétés postcoloniales, Sarah Van Melick se questionne sur le multiculturalisme. Elle entre en échos avec leurs réflexions mais avec un regard symétrique, de sa posture d’occidentale travaillant sur la culture maghrébine. L'artiste puise dans les codes, les histoires et les archives de ces différentes cultures afin de donner à voir et à entendre les récits alternatifs des personnes, des migrants ou des objets.
Artiste, femme, anthropologue, épouse, souvent tout à la fois, Sarah Van Melick cherche à restituer cette rencontre perpétuelle avec l’Autre dans une monditalité. De ce cheminement naissent des formes claires et fortes, fragiles et délicates, à l’image de son vécu.
Son travail se situe à la jonction, à cet endroit où se rencontrent deux choses qui n’ont à priori rien à voir l’une avec l’autre, mais qui cohabitent ensemble. C’est un alliage : qui allie deux éléments qui forment une propriété nouvelle, mariant le plâtre et la gravure, le tapis de prière à la colle, sa culture occidentale à la culture maghrébine. Une alliance se forme : ''Je vaisfemme, je vaisfrançaise , je vaismariée à un marocain.''
Cet intérêt pour le langage et l’étymologie fait partie de son travail. Les mots ont une histoire, un vécu, les cultures les ont traversés. Elle interroge leur traduction et leur migration de formes à gestes, d’alphabets à espaces et de matériaux à récits.