(...) Créer, c’est à ce prix qu’on dompte le bonheur ! Le solide gaillard s’impose quotidiennement une gymnastique intellectuelle qui lui vaut de produire au moins un dessin par jour depuis des années. Un dessin ou autre. Car, s’il aime produire sur toile, carton, bois, le peintre a embrassé toutes les possibilités offertes par les techniques numériques avec une avidité d’ogre. Chacune de ses œuvres réalisée au pinceau, au crayon, au feutre, au stylet de la palette graphique, à la guitare, au micro ou caméra au poing se love sur son site Internet ou sur son blog. Une matière où l’histoire familiale flirte avec les grands de ce monde, avec l’actualité, d’où qu’elle vienne. Une matière graphique où le moindre fait devient épopée poétique. Où le moindre événement se transforme en une image luxuriante de vie et d’émotions au caractère universel, intemporel (...)
‘’Si je travaille la BD, le dessin de presse, la fresque, mes carnets de dessins, c’est pour cultiver cette association des mots et des images’’. Et Hollevout de nous rappeler que nous avons tous appris à lire devant un dessin de pomme, associé au mot pomme. ‘’J’aime l’aspect didactique du texte illustré. J’aime le support papier. Un journal papier reste un truc que tu vas acheter avec un sou et qui te permet, où que tu te trouves, de te raconter ton histoire. Quand je lisais Pif, enfant, je savais qu’il y avait les cocos derrière’’, se souvient-il, en petit-fils d’ouvrier communiste. Voilà, pour Philippe Hollevout, dessiner, c’est avant tout un geste, un geste de soi vers l’autre. Vers l’autre soi.
Laurence Mauriaucourt
Décembre, 2016
Projection du film Paris-Madalina de Philippe Hollevout, samedi 16 décembre à 19h30 à Lasécu, entrée libre.