Garush Melkonyan a fait parti de la sélection (AN)SUITE #4 de 2017 présentée à Lasécu par Valérie Boubert et Michel Poitevin. Pour 2019 et dans la continuité du projet, cet artiste est mis à l’honneur pour une exposition personnelle sous le commisariat de Valérie Boubert.
Depuis 2012, après des études aux Beaux-Arts de Paris et à San Francisco Art Institute, Garush Melkonyan travaille avec une pluralité de média mais concentre ses recherches récentes autour de l’installation vidéo.
Son travail a été présenté lors d’expositions personnelles et collectives en France : la Panacée, Salon de Montrouge, Do Disturb x Palais de Tokyo, Grande Halle de la Villette, Palais des Beaux Arts, Cité internationale Universitaire de Paris, Fondation des Etats-Unis, Lasécu à Lille, et à l’étranger : San Francisco - TWR/SFAI, Maastricht - Museum Romeinse Katakomben, Oakland - Aggregate Space Gallery.
Garush Melkonyan a obtenu le Prix Thaddaeus Ropac de l’association des Amis des Beaux Arts de Paris ainsi que la mention spéciale pour le prix Revelations Arts Plastiques d’ADAGP. Il participe actuellement à la troisième édition des résidences “Création encours” un programme national de soutien à l’émergence artistique porté par les Ateliers Médicis, avec le soutien du ministère de la Culture en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale.
L’installation présentée à Lasécu poursuit les réflexions menées dans les vidéos précédentes autour de la question des normes qui régissent à la fois la vie en société et celles qui commandent l’art qui tente de les représenter.
‘‘Dans un futur proche, deux femmes tiennent conversation au milieu des plantes exotiques d’une serre de verre. Tout en s’appliquant à différentes manipulations, elles se livrent à un échange de paroles formulées dans une langue inconnue. Par les gestes, les attitudes, la chorégraphie des corps, le spectateur comprend qu’il se fait le témoin d’un drame intime qui se joue entre les deux femmes.’’
Le langage tient dans cette création un rôle central. L’artiste travaille depuis six mois environ à la construction d’une langue artificielle à partir de recherches menées autour de la physiologie des langues humaines, celles-ci s’adaptant - dans leur sonorité, dans leur musicalité - aux contraintes géographiques et climatiques de ceux qui les parlent. Il semblerait en effet que les langues soient intimement liées à leur environnement. Le problème de la communication serait formalisé à travers un dialogue échangé dans une langue inconnue, créée à partir d’une évolution probable du langage humain, contraint de s’adapter aux inflexions que lui feraient prendre les nouvelles technologies de la communication.
L’intrigue, assez énigmatique, devient compréhensible grâce aux habitudes du spectateur invité à échafauder des hypothèses à partir des ressorts dramatiques mis en scène et des codes reconnaissables du cinéma de genre, celui de science-fiction en particulier. Les voix, les sons, les corps, puis le décor et le langage proprement cinématographique forment ainsi un ensemble signifiant dont la clé est laissée au spectateur, à son tour invité à créer son propre film intérieur.
Dans l’espace d’exposition les spectateurs découvriront une sculptures alliant métal et verre (300x180cm) reprenant le motif de construction de l’architecture de la serre de Jean-Pierre Secq du Jardin botanique de Lille. Autour de l’écran principal qui est l’épicentre de la narration gravitent des sculptures lumineuses.