Dans le cadre de la saison Eldorado, Lasécu accueille le collectif Monkeybird pour une installation comparable à celle qu'ils avaient réalisée dans la base sous marine de Bordeaux.
L'oiseau et le singe, leurs animaux totems, incarnent deux visages de l'humanité́, l'un réaliste et l'autre rêveur. Leur inspiration est principalement tirée d’œuvres sacrées ou lyriques (enluminures, vitraux, ornementations architecturales...). Les créations des Monkeybird sont reconnaissables par leur finesse graphique empruntée des manuscrits médiévaux et par le mode d'expression qu'est le street art... Ce mélange temporel, véritable passerelle entre le passé et le présent, se dessine sur les murs du monde entier par des pochoirs, mais aussi par des gravures, linogravures, dessins ou découpages lors d'expositions en fonction des espaces.
Les Monkeybird ont exposé pour la première fois à Lasécu lors de l'exposition ''Art Urbain'' en 2014. En effet, certaines de leurs créations faisaient partie de la collection de Nicolas Laugero Lasserre, dont une sélection d'une quarantaine d'œuvres a été proposée au public lillois. C'était l'occasion de découvrir des artistes tels que : Banksy, Blu, Dran, Gris 1, Futura 2000, Invader, Jef Aérosol, JonOne, JR, Lek, Dem, Monkeybird, Rero, Roa, Roti, Shepard Fairey (Obey), Studio 21bis, Swoon, Vhils, Jacques Villeglé, Zevs...
Sur le salon Art Up à Lille, en 2014, les Monkeybird étaient invités à réaliser une fresque sur le stand de Lasécu. Cette fresque, divisée en panneaux, est désormais disponible à l'emprunt à l'artothèque de Lasécu.
Leur dernière participation remonte à 2016, pour les ''15 ans de Lasécu''.
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L’univers des Monkeybird est une invitation, une porte d’entrée vers un monde surréaliste et merveilleux, chargé d’aventures et de richesses à explorer.
Le temps n’a alors plus d’importance, il s’éclipse face à l’enchevêtrement, presque magique, des pochoirs qui dessinent strate après strate leur monde chimérique.
Avec discrétion et ironie, les Monkeybird nous observent scruter et plonger dans les méandres de leurs créations.
Ils nous promènent avec bienveillance dans les dédales de cités utopiques ou oubliées, industrielles et ancestrales à la fois. Parmi les enchevêtrements de bois, de métal et de pierres qu’ils découpent patiemment à la pointe d’une lame, il est facile de lire le souffle des plus grands architectes, de l’époque médiévale à Gustave Eiffel.
Le regard suit, à la fois perdu et fasciné, les déambulations des courbes architecturales, des échafaudages aux vitraux, d’arcs brisés en d’ogives, des colonnades aux niches peuplées de statues magistrales. On peut présumer de l’austérité d’un monde cloisonné dont les fondamentaux sont basés sur la complexité d’une société où tout est formaté. Il n’en est rien, le métal se veut vitrail et guide notre conscience vers une spiritualité oubliée.
À la fois gothiques et futuristes, les oeuvres architecturales des Monkeybird sont pourtant peuplées de créatures bien terrestres.
Le singe et l’oiseau nous aident à entrer dans cet univers vertigineux où notre passé ne cesse de faire des clins d’oeil à notre présent. Malicieux, ils nous guident vers cette liberté que nous possédons sans vraiment le savoir. Notre découverte s’attarde sur la délicatesse des détails. Le pochoir entre leurs mains expertes devient dentelle.
La finesse de la technique s’allie à celle de l’esprit. Cette précision fascine, interroge, les yeux se plissent pour mieux entrevoir la complexité du dessin.
Leurs oeuvres sont le résultat d’une incroyable machinerie dont les rouages sont parfaitement huilés, d’une mécanique horlogère aussi précise que spirituelle. Les vestiges de notre quotidien accueillent à merveille cet univers magique et sont autant de résurgence de notre passage.
Laurent Rigail, Galeriste et Collectionneur.