Japon : reflets d'un monde flottant.
"Le monde flottant", dans la tradition bouddhique véhicule des thèmes graves et pessimistes. La réalité d'un monde dont la seule certitude est l'impermanence. L'esprit du temps goûte une forme de mélancolie entre tragédie et nostalgie. Les hommes répondent aux coups du sort en les traitant avec une gravité légère et résignée.
Tout n'est qu'illusion : les êtres passent. Tout est évanescent, éphémère, changeant. La perception asiatique du monde est toute une gamme de gris : rien n'est blanc, rien n'est noir, rien n'est fondamental. Cette perception est le reflet d'un monde toujours changeant, en perpétuelle évolution. Il existe une conviction asiatique disant que le monde échappe aux tentatives de captures. Le monde est fluide, il passe à travers les mailles les plus fines.
Outre les racines bouddhiques, le monde flottant se nourrit aussi d'une incertitude fondamentale. Le monde tel que nous le connaissons pourrait disparaître demain lors d'un tremblement de terre. Les japonais habitent un univers instable. L'apocalypse s'est déjà produit dans l'archipel : Hiroshima et Nagasaki, le séisme de Kobe, plus récemment le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Même à Tokyo qui semble bien loin de la catastrophe écologique du Nord Est de l'archipel, les secousses quotidiennes sont là pour rappeler que la ville n'est qu'en sursis.
François DAUMERIE
Vit et travaille dans le Nord de la France. L'oeil vagabond, il pose son regard en noir et blanc sur le monde qui l'entoure. Il "prend" des photos qu'il "donne" à voir...
Une exposition d'une centaine d'images argentiques en Noir et Blanc issues de trois séjours au Japon entre 2003 et 2017 en passant par Tokyo, Kyoto, Nara, Kamakura et Hokkaïdo...
François Daumerie a participé aux expositions collectives ''Échappée'' en 2017 - ''15 ans ça se fête !'' en 2016 - ''Sexe & érotisme'' en 2013 à Lasécu, et sa dernière exposition personnelle remonte à 2009. Plusieurs de ses œuvres sont depuis disponibles dans l’artothèque de Lasécu.