À l’invitation de Patrick Poulain, avec la complicité de la galerie Catherine Putman à Paris, Lasécu crée l’événement en accueillant les œuvres de Georges Rousse, créateur de formes éphémères, photographe globe-trotter et humaniste.
«
Ça demande un taf de taré », lance un visiteur admiratif, tandis que d’autres s’approchent au plus près des tirages pour tenter d’en percer le mystère. Commissaire de l’exposition, Éléonore Chatin (galerie
Catherine Putman à Paris) dépeint «
l’approche sensible, empirique et poétique » de Georges Rousse. Il est l’homme qui passe des milliers d’heures à concevoir une forme (par la peinture toujours, par des « archisculptures » parfois) pour n’en garder qu’un souvenir photographique. Une forme pensée selon le principe de l’anamorphose, c’est-à-dire lisible parfaitement d’un seul point de vue.
L’exposition à Lasécu restitue la variété des lieux investis, du bâtiment désaffecté (café endommagé par le séisme de 2011 à Miyagi au Japon) à l’édifice très institutionnel (château de Chambord, musée de Santiago au Chili). Il s’agit ici d’entretenir la mémoire d’un lieu voué à la démolition, là de contraster sur un fond classique.
Partout où cela l’inspire, sur toute la planète (y compris dans le Nord - Pas-de-Calais, pourquoi pas un jour à Lille ?), Georges Rousse dompte l’espace et la lumière, œuvrant comme un artiste minutieux (voir les aquarelles préparatoires) autant qu’humaniste, embarquant les habitants dans ses projets comme il le fit à Mumbaï avec les jeunes d’un bidonville.
Formes universelles, couleurs primaires, élans géométriques et histoires humaines : le travail de Georges Rousse touche autant par sa simplicité que par sa complexité.
Jusqu’au 5 mars.
LA VOIX DU NORD