Notice: Undefined index: choice in /home/lasecuorpb/www/include/function.inc.php on line 293 Gérard Duchêne, Lasécu - Espace d'art contemporain à Lille
ExpositionTerminée
Gérard Duchêne
28 janv > 11 mars 17
Vernissage le vendredi 27 janvier 2017
à partir de 18h30 + repas after à partir de 21h (réservation sur place).GÉRARD DUCHÊNE (1944-2014), Lille
Utilise les médias imprimés pour les détourner. Son travail de peinture opère sur toile, papier, ou dans l’espace du livre, sous le titre “Journal d’IL” : une écriture illisible, sorte de mise en archéologie du présent, qui met en évidence la matérialité de l’écrit, au dépens du sens habituellement accordé à celui-ci.
“Sans rien dire” : propos sur le Journal
“Ici il ne reste plus de mots pour dire ou pour écrire. Seulement des lettres qui s’additionnent et processionnent comme chiffres timbrés ou médicaments de fortune. Pour faire le paon. Ces lettres s’entremèlent, se démèlent, se déchirent, fonctionnent comme des éléments de message (ou de ménage, ça excelle). Elles parlent de choses, d’événements. Objets sans paroles qui ne me concernent plus.
Je lis sans lire et sans épeler dans la marge du sens. Je troue la bannière d’un revers de main. Le "Journal" excelle à mettre la clé sous la porte. Il n’est plus pour moi maintenant qu’un réservoir de mots perdus dont je ne comprends plus les termes ou leur sens (une fiction d’apostrophes). En fait le "Journal" m’annonce des choses que je n’arrive plus à comprendre (sauf par accident). Le seul terme qui me vient à l’esprit, et qui peut encore me passionner, est la déraison active. L’homme est un idiot en perpétuel conflit, quelles qu’en soient les causes, elles me font toutes chier, car ces affrontements permanents sont irréversibles, très complexes, et ne répondent pas aux urgences qui par exemple, sont la pauvreté intellectuelle et physique, entre autres fléaux, la misère absolue que seule l’image supporte et rapporte.”
Gérard Duchêne, 2012
La présente exposition présente un ensemble de pièces de différentes époques qui, chacune à leur façon, jouent d’un plaisir de la couleur et du geste, non nié par l’artiste. Si il est certain que son travail s’appuie sur une pensée conceptuelle de la déconstruction du dire dans l’acte pictural, il n’en reste pas moins curieux des joies (pour lui pourtant secondaires) du résultat pictural et sensible. Au travers une sélection de grands et petits formats sur toile et sur papier et de livres uniques, l’exposition vous propose de découvrir une œuvre complète et forte, qui des années 60 à aujourd’hui a irrigué le paysage artistique régional.
Si son œuvre apparait picturalement comme une suite aux « Color Field » et à Support/Surface, pour lui comme pour Marguerite Duras « l’écriture ne se quitte pas », et l’art non plus. La peinture est pour lui le prolongement de sa volonté de dire, d’écrire quand même. Une manière de continuer la conversation, de rester humain au travers l’expression.