Notice: Undefined index: choice in /home/lasecuorpb/www/include/function.inc.php on line 293 Frédéric Malette, Lasécu - Espace d'art contemporain à Lille
ExpositionTerminée
Frédéric Malette
05 déc > 23 janv 16
Dans le cadre de RENAISSANCE 2015, 4e édition thématique de lille3000
Vernissage le vendredi 4 décembre 2015
à partir de 18 h30 + repas after à partir de 21 h (réservation sur place)Troie n’aura pas lieu
Par sa pratique du dessin Frédéric Malette contribue à une relecture critique du monde et de son histoire. Ses dessins sont réalisés à la mine de plomb sur papiers Canson et depuis 2014 fréquemment sur papier calque, support offrant la possibilité à l’artiste de travailler l’avers et le revers. À la précision du dessin d’une finesse et d’une adresse méticuleuses se superposent dans ses dernières séries des traits plus mouvementés, ratures énergiques apposées par recouvrement sur les esquisses si soigneusement réalisées. Par ces oppositions franches, ces défigurations du bel œuvre, les dessins de Frédéric Malette reposent sur la tension d’une violence sourde et palpable. Les plus récentes séries puisent dans la tragédie grecque, sa charge mythique et sa violence(1). Loin de se concentrer sur ces périodes anciennes, l’artiste instaure un enchevêtrement des temps - passé, présent, futur - pour sonder les fractures actuelles. Face aux bouleversements quotidiens de notre monde en mutation permanente, ses dessins dissèquent ces déchirures et questionne le rôle des générations au pouvoir(2). Dans Le roi se meurt, Ionesco met en scène un monarque refusant de voir le déclin annoncé et d’abandonner le pouvoir. Vous les suicidés, apprenezmoi, comment il faut faire pour acquérir le dégoût de l’existence. Apprenez-moi la lassitude. Quelle drogue faut-il prendre pour cela ? Le roi se meurt d’Eugène Ionesco, Caligula d’Albert Camus, La guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux, ou encore Les Cenci d’Antonin Artaud, Frédéric Malette fait surgir de ces drames en action, la fable éternelle des errements des puissants. Dans ses séries, l’évocation de ces grands récits de l’Antiquité apparaissent au travers de colosses en marbre et de buste d’empereurs, dont il délaisse le volume, pour nous proposer des spectres chargés d’aura et de grandeur. Les fantômes du passé surgissent fragiles sur de transparents papiers calque. Frederic Malette dessine sur les deux faces de ces supports. Dans le triptyque de sombres fraternités, les visages de la statuaire sont dessinés sur l’envers. Dans ce que nous percevons (le dessin est situé au revers), les détails sont atténués, le trait d’un gris moyen est brumeux, éthéré. Sur le recto il recouvre en partie deux des dessins de graphite noir qui dissimule les détails. Le portrait devient masque, la grandeur s’écaille, se fissure. (...)