Un trait fin et délicat figurant des animaux, des scènes quasi mystiques ou des cités utopiques. Oui, la patte de Monkeybird est reconnaissable au premier coup d’œil. Né à Bordeaux en 2012, ce duo conjugue les techniques (pochoirs, gravures), les matières (le bois, le métal, la pierre) et les supports (cadres anciens, miroirs…). Toutefois, il use d’une palette réduite au noir, au blanc et au doré, pour mieux révéler la profondeur et la lumière des compositions. Férus de mathématiques et d’architecture, Louis et Edouard s’inspirent des courbes des cathédrales, des vitraux ou de formes plus industrielles. Ils dressent ainsi des ponts entre l’Homme et la Nature, le gothique et le futurisme. Familiers des métaphores visuelles, ces muralistes ont érigé le singe et l’oiseau en totems, chacun incarnant un visage de l’Humanité. Le premier symbolise son ancrage à la terre et sa dimension charnelle, le second l’esprit et la liberté. Ces figures s’appréhendent tels des guides, au sein de dédales fourmillant de détails – à nous de nous y perdre.
Julien Damien